La natation est-elle la meilleure façon de découvrir un nouvel endroit? Faites le saut et découvrez-le, explique l’écrivain Caitlin Walsh Miller.
C’était le sixième jour d’un voyage de huit jours sur la côte est du Canada. J’étais seule avec mes enfants, qui avaient deux et quatre ans à l’époque, et les tensions étaient, disons, élevées. Mais la température l’était tout autant. Il faisait anormalement chaud pour une fin septembre. La tempête post-tropicale Lee venait de passer sur la Nouvelle-Écosse, laissant place à un temps estival le long de la côte sud. Des vagues de deux mètres de haut s’écrasaient sur la plage de Bayswater, un endroit isolé et sablonneux situé à environ une heure à l’ouest d’Halifax.
Nous avons tous les trois batifolé, il n’y a pas d’autre mot, dans les vagues, jusqu’à ce que mon plus jeune soit complètement épuisé. Lui et moi nous sommes assis sur le rivage, regardant mon infatigable aîné nager, sauter, crier et courir. Il laissait les vagues déferler sur lui. Il plongeait sous les vagues. Il en a même attrapé quelques-unes. Finalement, il s’est effondré sur une serviette à côté de nous et s’est allongé comme un lézard sous le soleil. Il a réussi à poser une question avant de s’endormir : « On peut revenir demain ? »
Ha, j’ai pensé. Je l’ai eu. Je vais dans l’eau chaque fois que je le peux. C’est une remise à zéro, émotionnelle, physique, spirituelle. C’est un véritable purificateur. Et c’est un baume pour tous les maux, qu’il s’agisse du décalage horaire, des muscles tendus par un long vol, d’une margarita de trop la veille ou, disons, de six jours passés dans une voiture avec votre mère et votre petit frère. Et lorsque vous êtes collant et en sueur après avoir parcouru, toute la journée, une toute nouvelle ville qui semble être à quelques pas du soleil, cela peut être une trempette rajeunissante et revigorante qui vous aide à repartir et à explorer davantage. (Je vous regarde, Carthagène, Colombie, et merci pour la petite piscine parfaite sur le toit de mon hôtel de charme dans la vieille ville).
Au cours d’un été passé à Londres, je n’ai pas eu accès à la baignade en eau douce à laquelle j’étais habituée au Canada, mais j’ai été ravie d’apprendre que l’on pouvait se baigner dans un lac à Hyde Park. Mes colocataires étaient choqués que quelqu’un veuille le faire. C’est peut-être mon ignorance béate de ce qui pouvait se cacher dans l’eau londonienne qui m’a permis de l’apprécier. Bien que cela puisse être un défi : Inspiré par les efforts herculéens de Paris pour assainir la Seine avant les Jeux olympiques et paralympiques de 2024, le maire de Londres, Sadiq Khan, s’est engagé à rendre la Tamise suffisamment propre pour la baignade d’ici à 2034. Je suis partante.
Mais je suis toujours partante : J’ai nagé avec des requins-baleines au large des côtes de l’Australie occidentale, avec des tortues de mer près du grand récif de Maya, dans la péninsule du Yucatan au Mexique, et avec des surfeurs au large des côtes escarpées du nord-ouest de l’Irlande. En mars. L’eau était froide à l’époque, mais rien de comparable au lac Falcon, dans le Manitoba, où j’ai sauté dans un trou noir dans la glace en janvier. (En parlant de réinitialisation, j’ai eu l’impression que mon cerveau avait été ramené aux paramètres d’usine. Vous savez, dans le bon sens du terme).
Le fait est que je cherche à nager où que je sois. Et comme je suis une personne d’eau, le fait de me jeter à l’eau dans un nouvel endroit m’y ancre, à un niveau élémentaire. Je connais son goût. Je peux sentir comment elle bouge.
Je sais que tout le monde n’est pas comme moi. La destination de rêve de mon mari est quelque part dans les bois, ou sur le flanc d’une montagne, ou en train de faire un trekking dans une vaste toundra. La proximité de l’eau n’entre même pas en ligne de compte. Mais je crois que j’ai réussi. Je crois que j’ai recruté quelqu’un d’autre pour faire partie de l’équipe « eau ». Je ne sais pas si mon aîné se souviendra de cette baignade de septembre en Nouvelle-Écosse, mais je sais que c’est le jour où il est tombé amoureux de l’eau.