Recevez nos meilleures idées de voyages chez vous

Popup - Catalogue [FR]

Oliver Steeds a abandonné les reportages de guerre pour se consacrer à une autre cause. Aujourd’hui, cet explorateur britannique est à la tête d’une mission visant à attirer l’attention sur la dernière frontière de la Terre et à la protéger : nos océans.

Par Dave Lank

 

De la couverture des zones de conflit au pilotage de submersibles dans la zone crépusculaire de l’océan, la carrière d’Oliver Steeds suit un parcours peu conventionnel. Ses années de journalisme audiovisuel pour des chaînes comme NBC et Channel 4 l’ont amené à faire des reportages sur les océans, où il s’est rendu compte de sa véritable mission. C’est ainsi qu’en 2015, il a fondé Nekton, une organisation à but non lucratif qui mène des recherches scientifiques pour protéger et explorer nos océans. Notre connaissance de la mer est aussi superficielle que ses eaux sont profondes : Les scientifiques affirment que seulement 10 % de la vie marine a été identifiée. L’équipe de M. Steeds a déjà contribué à mettre en lumière un nouvel écosystème sous-marin et vient de se lancer dans un projet ambitieux, Ocean Census, qui vise à découvrir au moins 100 000 nouvelles espèces marines au cours de la prochaine décennie. « Je mets mes compétences de journaliste au service de l’exploration scientifique », déclare M. Steeds, “mais aussi de l’approfondissement de notre conscience culturelle et sociétale de la vie océanique, qui rend toute vie possible sur Terre”.

Départ : Quel est l’aspect le plus difficile de l’exploration des grands fonds?

Oliver Steeds : D’une part, la pression. Une autre est l’obscurité. Mais surtout, la mer est un miroir du ciel, ce qui fait que les gens sont déconnectés d’elle. Cela rend notre travail difficile, car il y a très peu de financement par rapport à son importance pour la résilience de la planète.

Départ : Parlez-nous du moment où vous avez découvert un nouvel écosystème aux Bermudes.

Oliver Steeds : Je pilotais un submersible sur le mont sous-marin Argus, à environ 100 mètres sous la surface, là où personne n’était encore allé. C’était une forêt d’algues et de coraux, avec des coraux noirs de deux mètres de haut qui étaient comme les chênes de cet environnement. Ce n’est pas tous les jours que l’on pense avoir découvert une nouvelle forêt. C’est ce qui a permis de confirmer la découverte de la zone rariphotique, qui s’étend de 425 à 1 000 pieds (130 à 310 mètres) de profondeur, l’un des plus grands écosystèmes jamais découverts sur Terre.

Départ : Qu’espérez-vous que le travail de Nekton permette d’atteindre dans les dix prochaines années?

Oliver Steeds : À l’heure actuelle, les scientifiques ont découvert environ un dixième de ce qui vit dans l’océan. Grâce à Ocean Census, nous allons entreprendre la plus grande identification de la vie océanique jamais réalisée. L’alliance regroupe environ 45 grandes organisations, ainsi que des scientifiques de plus de 350 instituts, que nous coordonnons dans le cadre de ce recensement mondial afin de découvrir des dizaines de milliers d’espèces par an.

Départ : Vous avez exploré les océans du monde entier. Avez-vous une destination côtière préférée?

Oliver Steeds : J’adore les Maldives. Elles sont constituées d’environ 1 200 îles qui ont toutes la même hauteur, à quelques mètres les unes des autres. D’un point de vue géologique, c’est extraordinaire. C’est l’une des rares nations entièrement construites sur du corail. Vous êtes également en première ligne de la crise du climat et de la biodiversité. Si vous n’y trouvez pas votre compte, vous n’en trouverez nulle part ailleurs sur Terre.

Pin It on Pinterest

Share This